Construction et maintien du partenariat

Mes partenaires viennent de disciplines/secteurs différents, comment arrimer les différentes manières de considérer le sexe/genre ?
Co-construire des liens et des espaces de confiance et les valider
Les relations de confiance sont fondamentales pour pouvoir articuler et mettre en débat les différentes manières de prendre en compte le sexe/genre. La construction d’espaces et des relations de confiance avec toutes les personnes impliquées dans un projet constituent une clé. Pour commencer cette construction, les différences de perspectives peuvent être assumées et accueillies activement.
Pour aller plus loin
Comprendre comment collaborer avec les partenaires et entre disciplines
Il importe de déterminer et de se mettre d’accord sur comment collaborer ensemble d’une manière qui convient à toutes et tous. Il s’agit d’établir les bases de la communication dès le départ. Les points de vue sur le sexe/genre des personnes impliquées et des communautés, en autant qu’ils sont respectueux et communiqués avec soin, ont leur place au même niveau que les autres points de vue.
Collaborer entre les disciplines prend une ouverture, et une considération intentionnelle, à d’autres façons de fonctionner et de concevoir les phénomènes sociaux, comme le sexe/genre. Il ne faut pas oublier de considérer le sexe/genre autant le problème analysé que le processus.
Cette analyse structurelle du sexe/genre requiert un ensemble complexe de compétences, de capacités et d’expertise provenant de différentes disciplines et nécessite une utilisation, une réflexion et une itération constante pour obtenir de bons résultats.
Pour aller plus loin
Divulguer les identités des membres de l’équipe
Dans certains contextes, il peut être bénéfique de présenter chacun / chacune nos identités ou nos positionnements en amont du projet si cela est pertinent à l’établissement d’une collaboration transparente et respectueuse. Ce processus doit être fait dans le respect et dans un espace sécuritaire où toutes les positions sont traitées avec équité et sans jugement.
Les identités et positions, comme le sexe/genre, peuvent même devenir une unité d’analyse où nous réfléchissons sur les impacts de nos positionnements sur la validité, processus et retombées de l’étude. Il faut bien analyser la situation parce que dans d’autres contextes cette pratique peut contribuer à créer des divisions.
Pour aller plus loin
Faire preuve de modestie, d’ouverture et de transparence
Une posture de modestie instaure une ambiance de confiance et est une invitation aux autres partenaires à articuler leurs visions et manières de prendre en compte le sexe/genre. Un débat respectueux peut suivre. Dans ce processus nous pouvons réfléchir sur notre bagage conceptuel et les relations de pouvoir existant dans la recherche-intervention partenariale. On peut partager le message que les chercheurs et chercheuses ne sont pas les uniques propriétaires des connaissances pour faciliter l’échange.
Quant à l’ouverture et à la transparence, il est important de préciser la place du sexe/genre dans les objectifs et l’importance de la transformation dans l’étude. Mettre en évidence les aspects qui touchent le sexe/genre dans un projet aide à combattre l’invisibilisation des femmes, des personnes trans et des personnes non binaires.
Semblable à une posture de modestie, un engagement à la transparence inspire la confiance nécessaire pour articuler et débattre nos idées sur le sexe/genre.
Des pratiques réflexives peuvent aider à accroitre la transparence et l’ouverture. Par exemple, se questionner sur ses propres préconceptions et biais par rapport au genre aide à entrer dans les débats respectueux.
Plus concrètement, les questions par rapport à la composition de l’équipe et leur expertise peuvent mener à l’expansion de l’équipe et du débat. Pour ce faire, il faut composer avec l’inconfort. Les témoignages et des espaces dédiés à un processus réflexif peuvent être bénéfiques (Voir section Réflexivité)
Pour aller plus loin
Prendre le temps de poser des questions épistémologiques
« L’épistémologie est le nom donné à tout essai pour déterminer, aujourd’hui et maintenant, le sens et les limites de la rationalité de la science »
(Encyclopedia Universalis)
Des questions méthodologiques et liées au cadrage du partenariat, à un niveau plus méta sur ‘qui détient les connaissances’, peuvent nous aider à valoriser une diversité de points de vue sur le sexe/genre et les mettre en débat.
Pour avoir une bonne représentation, nous pouvons élargir la notion de partenariat en ayant des personnes qui donnent plus qu’une perspective.
Pour aller plus loin