Réflexité
Quel que soit mon stade de carrière, comment pousser mon processus réflexif personnel en lien avec le sexe/genre ?
Développer une pratique réflexive: prise de conscience, critique de soi
Avoir une réflexion au niveau individuel, sur la prise en compte du sexe/genre entre autres, est une pratique continue qui contribue aux multiples étapes d’un processus participatif. Un travail sur soi contribue à l’acceptation des différences, l’adoption d’une posture de modestie, la déconstruction de relations inéquitables de pouvoir et la construction de la confiance entre les partenaires.
Cette réflexion peut porter sur notre comportement, comment mieux faire, la position de la recherche, le processus de la recherche, la création des connaissances, la présentation ou la publication des idées, les identités personnelles, la marginalisation, le privilège, les compétences et les différences interindividuelles, les forces, les faiblesses, les objectifs, le langage utilisé, etc.
La tenue d’un journal de bord peut être aidante. Se donner des défis personnels, comme poser la question « où est le sexe/genre » à chaque étape, peut donner forme à votre processus réflexif. La recherche des invisibilités est une façon de pousser son propre processus réflexif personnel en lien avec le sexe/genre.
Des moments en groupe peuvent soutenir cette démarche individuelle. Par exemple, l’organisation de réunions d’équipe dédiées à la réflexivité sur les processus réflexifs, les modes de fonctionnement, notre identité dans l’identité du groupe fait partie de bonnes pratiques.
Pour aller plus loin
Planifier des moments d'introspection au niveau individuel après les mises au point avec l'équipe
Garder un journal de bord est une pratique qui aide certaines personnes à approfondir leurs réflexions.
Consigner des réflexions de façon régulière dans le journal et surtout après les moments charnières peut être bénéfique.
De même, l’utilisation d’enregistrements audios, de dessins ou d’autres pratiques créatives réalisés autour d’un thème peut nous aider à organiser nos réactions et nos pensées.
Certaines pratiques de méditation sont conçues précisément pour nous aider à mettre en ordre notre processus de réflexion. Une simple marche dans la nature, planifiée après ces mises au point, peut nous donner le temps nécessaire pour se consacrer à ce processus.
Il existe des outils en ligne, soit des fiches, des verbalisations, etc., qui peuvent être adaptés à l’exercice de pousser son propre processus réflexif personnel en lien avec le sexe/genre.
Finalement, avoir “une personne confidente sur le sexe/genre” (réseau amical, collègue) qui nous sert d’oreille critique (et de façon réciproque) peut nous aider à revoir nos idées. Planifier un café avec cette personne après des réunions d’équipe peut nous donner l’occasion d’être systématiques dans notre démarche réflexive.
Pour aller plus loin
Explorer des postures de recherche orientées vers l’action, la militance
Sans dépasser nos connaissances, être dans l’action peut nous forcer à réfléchir sur nos présomptions et postures. Par contre, il faut faire attention : être dans l’action peut aussi nous inciter à aller plus vite et sauter des étapes. Cette participation nous aide à comprendre la discrimination de genre que certaines populations vivent. Cela augmente notre empathie envers les défis et les pressions ressenties par les groupes de personnes marginalisées.
Cette posture de plaidoirie (en anglais “advocacy”) peut servir d’occasion d’apprendre sur les réalités des femmes, des personnes issues des communautés 2SLGBTQ+ ou ayant des identités de genre non-conformes, et des personnes immigrantes. Pour ce faire il faut reconceptualiser les frontières entre recherche et action, comme la posture d’observation neutre qui se limite à documenter des faits.
Pour aller plus loin
Solliciter différents regards sur nos travaux
Il n’est pas toujours possible d’avoir la représentation de toutes les parties prenantes dans l’équipe d’un projet. Dans ce cas, nous pouvons chercher l’expertise et la diversité de perspectives sur le sexe/genre auprès d’autres experts, expertes ou équipes, à des moments ponctuels.
Faire partie d’un réseau ou d’une communauté de pratique peut nous donner accès à l’expertise ou à des points de vue qui n’existent pas au sein de notre propre équipe et nous amener à pousser nos propres processus réflexifs personnels en lien avec le sexe/genre.
Pour aller plus loin
En complément, des articles spécifiques au travail à faire pour briser les silos d’expertise
- (Saint-Charles et al., 2014)
- (Vansteenkiste et al., 2018)