Transformation

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Comment composer avec le potentiel d’influence politique de mon projet?

La première étape de l’influence politique est d’identifier les joueurs et leurs relations de pouvoir. Il faut prendre en compte les instances légales, ministérielles, universitaires, régionales, syndicales, etc. Pour ce faire vous pouvez utiliser l’exercice de CoPEH-Canada pour identifier les partenaires et personnes clés d’une problématique.

L’adoption d’une approche « écosystème » qui reconnait les influences réciproques entre les niveaux micro et macro est nécessaire pour la transformation de genre.


« Moi, ce que j’ai dit au sujet de… du contexte et comment connaître les relations de pouvoir avant le projet, ça veut dire qu’il faut penser au moins… la recherche comme une intervention politique. »
(Vécus d’experts, expertes, résultat d’un projet GESTE)


Quelques niveaux de relations à prendre en compte sont :

  • L’université
  • Les syndicats
  • La législation
  • Les alliances de recherche
  • Les gouvernements à tous les niveaux

Planifier pour la participation ou l’incidence politique dès le début du projet augmente les chances de tirer bénéfice d’une influence politique pleinement. Le mandat peut être coconstruit par un comité consultatif.

Un volet de votre projet peut même aller au-delà de l’identification de la présence des relations politiques et de pouvoir pour en faire un sujet de recherche. De cette manière nous pouvons exposer les causes principales (root causes) qui déterminent les politiques inéquitables ou l’accès aux et contrôle des ressources. Cette information est hautement située et intersectionnelle.

 

Pour aller plus loin

Pour interagir avec l’échelle politique, il est primordial de bien documenter les arguments avec les données probantes. L’évidence solide de la nature genrée de la problématique aide à construire des alliances scientifiques et politiques. Cette évidence contribue à convaincre des gestionnaires et législateurs à implémenter des changements qui améliorent l’équité de genre. L’étape de la mobilisation des connaissances doit viser les décideurs.

Cela dit, il est important de bien connaître les acteurs concernés (qui est autour de la table? qui va utiliser les résultats? À quelles fins?). Plus fine est la connaissance des intérêts et des objectifs des partenaires, plus la présentation des résultats sera adaptée. Cela permettra d’éviter certains écueils ou la distorsion des résultats à des fins non prévues ni souhaitées.

Par exemple : suivant l’étude de Messing et al., (1998), la fusion de deux titres d’emplois a eu comme effet d’éliminer les femmes de ces postes alors que l’objectif de l’étude était d’au contraire mieux faire reconnaître le travail effectué par les femmes (voir Calvet et al., 2012)

 

Pour aller plus loin

Les solutions proposées pour la transformation de genre doivent tenir compte des contraintes et de la réalité de la sphère politique du contexte où se déroule le projet.
L’identification des politiques qui contribuent aux iniquités est la première étape dans la modification de celles-ci.

Les stratégies politiques de promotion de la santé « sensibles », c’est-à-dire qui tiennent compte des besoins des populations et qui s’y adaptent de manière dynamique, reposent sur les connaissances diversifiées et situées.

 

Pour aller plus loin

Les décideurs peuvent faire partie de l’équipe de recherche ou être consultés à des étapes charnières du projet. Ils et elles peuvent être activement impliqués dans la compréhension collective du sexe/genre et des iniquités, la réflexion et la recherche des solutions.

La participation multisectorielle augmente la richesse de ce processus. Par exemple, la constitution d’un comité d’encadrement du projet de recherche composé de membres des milieux académiques et non académiques (syndicat, employeur, groupe communautaire, organisation citoyenne, etc.) ouvre les perspectives sur les obstacles et leviers présents dans le contexte du projet de recherche intervention. Des solutions créatives peuvent être imaginées afin d’assurer l’adéquation du processus de recherche aux contextes et aux caractéristiques des populations ciblées par l’étude.

Si c’est impossible d’inclure les décideurs dans l’équipe, vous pouvez faire partie, ou créer, une communauté de pratique qui en inclut. Ces communautés de pratique peuvent aider à déconstruire les barrières à l’utilisation des données de recherche dans la transformation de genre.

 

Pour aller plus loin