Mobilisation des connaissances

Quels sont les écueils à éviter lors de l’étape de mobilisation des connaissances ?
Demeurer sensible au fait que les approches traditionnelles de mobilisation des connaissances reproduisent parfois les inégalités de sexe/genre
Selon le milieu, le choix des mots et des informations transmises doit être adapté pour assurer une mobilisation pérenne. Cela requiert un travail de réflexion autour des connaissances préalables liées au sexe/genre et des théories sous-jacentes ainsi que du niveau de littéracie pour arriver aux différents exemples de décisions présentés.
Cette approche s’inscrit dans le sens l'(in)justice épistémique :
“Une personne subit une injustice épistémique si elle n’est pas adéquatement crue ou comprise parce qu’elle appartient à un groupe social non dominant (p. ex., femmes, minorités sexuelles, autochtones, personnes racisées comme non-blanches, personnes handicapées ou neurodiverses)”
(Amandine Catala, professeure à l’UQAM, en entrevue dans Actualité UQAM. Voir Pour une justice épistémique | UQAM )
Voir aussi :
Amanda Fricker (2007) Epistemic Injustice: Power and the Ethics of Knowing
Pour aller plus loin
Centrer les voix marginalisées au cœur de la démarche
Présenter les résultats à la communauté/milieu avant une diffusion à plus grande échelle permet d’assurer que les personnes au cœur du projet sont les premières à s’approprier les résultats qui les concernent.
Cela peut aussi passer par le choix de “porte-parole.s” ou d’associations (ex. groupes féministes) pour envoyer un message fort à travers des personnes engagées envers la thématique étudiée. Là encore, les personnes victimes de discrimination doivent porter le message.
Le caractère subjectif des prises de parole doit être identifié de manière explicite, tout en soulignant leur validité.
Pour aller plus loin
Adopter une forme de langage qui reconnait la diversité des genres
De plus en plus, l’adoption d’un langage épicène favorise l’inclusion de la diversité des genres. La manière de s’y prendre peut s’inspirer de modèles institutionnels ou de l’Office québécois de la langue française, mais également être débattue au sein de l’équipe car ces guides nomment les modes d’écriture épicène, mais ne s’avancent pas sur la valeur représentative, ou sur les circonstances qui font qu’une norme est meilleure que l’autre. Les guides spécialisés, comme Les 3sex, décrient et répertorient les différentes situations et les options.
Le recours à la féminisation avec des soufflets (ex. travailleurs.ses) ou un point médian réduit l’accessibilité à la connaissance pour les personnes dyslexiques ou avec un faible niveau de lecture.
De plus, en lien avec la reconnaissance de la diversité des genres (non binaire, trans, queer), porter attention à la façon dont on désigne certaines situations biologiquement sexuées de manière plus inclusive(ex. : personne enceinte, personnes qui ont des menstruations, personnes qui ovulent).
Il demeure primordial de représenter adéquatement le sexe/genre dans l’écriture, pour éviter une invisibilisation de certaines populations et enjeux.
Pour aller plus loin